Leguideinfo.net : hier lundi 28 octobre 2024, le rapport final de l’évaluation des partis politiques guinéens a été rendu public par le Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentration (MTAD). Le gouvernement décide ainsi de dissoudre 54 partis politiques pour des raisons diverses. Il s’agit entre autres de non-respect des obligations comptables, d’invalidité de l’agrément ou l’absence de siège. 53 partis sont suspendus pour une période de trois mois. Parmi ces partis figure, le PDG-RDA du Camarade Ahmed Sékou Touré, du PUP du Général Lansana Conté pour ne citer que ceci. Des partis en observation sont également listés au nombre de 67. Là des ‘’grands partis’’ jadis intouchables, sont visés. Il s’agit du RPG-Arc-En-Ciel de l’ancien président Alpha Condé, de l’UFDG de Cellou Dalein Diallo et de l’UFR de Sidya Touré. Depuis la publication de cette décision, les réactions fusent de partout.
Bien que l’UFDG conteste les conclusions de ce rapport, son fédéral à Kankan prend le contre-pied pour saluer la mesure du CNRD. Antoine Dogbo Guilavogui apprécie cette décantation et souhaite qu’elle ne soit pas téléguidée. Au micro de notre correspondante dans la région, il a condamné tout de même la mise en observation de principaux partis de la classe politique guinéenne.
« J’apprécie beaucoup cette démarche, la Guinée est devenue un pays de pagaille. Quiconque pouvait souffler au côté du RPG était érigée en parti politique. Si le CNRD vient pour décanter, je crois que la décantation doit être profonde et objective, c’est très important. Il ne s’agit pas seulement de décanter par siège il faut qu’il soit impartial moi j’apprécie beaucoup mais il doit faire plus que ça. Parce que les gens s’érigent en partis politiques n’importe comment et de façon anarchique si cet état de chose revient vraiment ça me fait une joie », se réjouit le secrétaire fédéral de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée à Kankan.
Mais cet éclat de joie est de courte durée. Il s’acharne contre la mise en garde de certains partis et pique une colère contre la création d’un parti par un prisonnier. M. Guilavogui se doute des dessous de la création du parti du célèbre prisonnier Aboubacar Sidiki Diakité dit Toumba. Derrière cette décision, Antoine y voit de manœuvres pour s’éterniser aux pouvoir.
« Il y’a des partis qu’on ne doit jamais mettre en observation, s’il n’y a pas quelque chose derrière, on ne peut pas mettre le RPG ou l’UFDG en observation. Quels étaient les partis représentatifs pour le pays à l’intérieur comme à l’extérieur, il y’a des jeux sur lesquels la Guinée ne doit pas être au-dessus de la mêlée. S’ils veulent rester au pouvoir, il ne faut pas qu’il passe par des astuces comme ça parce qu’aucun pouvoir n’est éternel. Aujourd’hui ceux qui se frappent la poitrine hier et avant-hier d’autres le faisaient la poitrine aussi mais aujourd’hui où ils sont c’est des choses qu’il faut étudier, il faut chercher à s’éterniser objectivement, tous les pouvoirs finissent seul le pouvoir de Dieu on va passer par tous les jeux mais ça va finir », se lâche ce cadre de l’UFDG.
« Quand je vois que le prisonnier de 10 ans Toumba qui a un parti politique, c’est des choses ridicules dans le pays. C’est misérable, c’est vraiment regrettable qu’on parle qu’il a un parti politique, c’est une honte même. Quelqu’un qui va en prison. Et certainement son parti a été retenu », se désole-t-il.
Il assure que c’est une route qui mène vers la désunion totale. Et c’est préoccupant dit-il. « La véritable lutte de Doumbouya (président de la Transition) c’est la lutte contre la gabegie financière », déclare Antoine Dogbo Guilavogui.
De Kankan, Fanta Kourouma La Diva pour leguideinfo.net