Leguideinfo.net : en ce 3 mai 2025, le monde entier célèbre la liberté de la presse. En Guinée, les associations professionnelles de presse ont publié une déclaration conjointe pour rappeler aux journalistes les fondamentaux du métier, aux autorités de garantir la liberté de la presse et de fournir d’efforts pour retrouver Habib Marouane Camara, journaliste disparu depuis le mois de décembre dernier à Conakry. Les trois porte-paroles à savoir celui des associations de presse, celui du département de l’information et de la communication et le commissaire de la Haute Autorité de la Communication, attribuent essentiellement les causes de la crise qui mine les médias aux journalistes eux-mêmes. C’était carrément une réquisitoire adressé aux hommes des médias.

« Les récents événements marqués par des fermetures de médias consécutives à des dérapages, des manquements au cahier de charge, ou des tensions ponctuelles ont eux des conséquences dramatiques. La perte de centaines d’emplois et une chute de 25 places dans le classement mondial de reporter sans frontières. Cette situation appelle à une réponse rapide, concertée et durable. Nous, associations de presse, réaffirmons notre volonté de défendre une presse libre mais aussi responsable. C’est dans cet esprit, que nous appelons à un nouveau départ dans les relations entre les médias et les autorités, fondé sur le dialogue, la confiance mutuelle et le respect de la loi », indique Aboubacar Camara, porte-parole des associations professionnelles de presse.

En une phrase, les associations invitent les autorités à pousser les enquêtes pour retrouver le journaliste Habib Marouane Camara, administrateur général du site lerevelateur224.com disparu depuis décembre 2024. « Nous sollicitons l’approfondissement des enquêtes sur la disparition de notre confrère Marouane Camara, introuvable depuis plusieurs mois », sollicitent les associations professionnelles de la presse.
« La Journée internationale de la liberté de la presse est une occasion de célébrer les principes fondamentaux de la liberté de la presse. En ma qualité d’abord de journaliste, je m’en voudrais si je ne partage pas avec vous, quelques préoccupations ou bien quelques soucis, c’est la nécessité surtout de revenir aujourd’hui aux fondamentaux du métier du journalisme. Ces fondamentaux, c’est la recherche de la vérité et de l’exactitude, l’indépendance du journaliste, la responsabilité envers le public, la transparence, le respect de la vie privée et de la dignité humaine. Nous devons être soudés à une solide éthique, une rigueur intellectuelle et un engagement envers l’information publique », enseigne le commissaire Amadou Touré, qui parle au nom du président de la Haute Autorité de la Communication qui était annoncé à l’évènement. Boubacar Yacine Diallo est loin du pays nous apprend son émissaire.
En lieu et place du ministre de l’information et de la communication annoncé pour assister à la journée internationale sur la liberté de la presse, c’est le Directeur national adjoint de l’information et de la communication en charge des relations avec les médias privés, qui a effectué le déplacement. Amara Camara précise qu’il n’a pas mandat de parler au nom de son ministre.

« Les gens ne se forment pas beaucoup et puis ils veulent banaliser notre métier. Aujourd’hui, tout le monde se plaint de la manière de fermeture des médias mais c’est parce que les autorités trouvent des moyens d’expliquer par des manquements et si vous échangez avec certains vous vous rendez compte que le problème est encore dans notre camp. C’est les principes fondamentaux du journalisme qui manquent aujourd’hui. Les gens sont plus agités, ils veulent courir derrière le scoop. Or, avec l’émergence des réseaux sociaux, le scoop n’a plus de valeur. Si on rentre dans ça on ne va pas s’en sortir et en ce moment on prête le flan aux autorités. et vous savez que le pouvoir politique et le pouvoir économique ont leur épée de damoclès qui pèsent sur la tête des médias nous parce qu’ils veulent nous contrôler », rappelle l’enseignant qui avait tendance de confondre les journalistes à ses étudiants dans les amphithéâtres et non pas dans une maison de presse.
Juste après la déclaration conjointe des associations de presse accompagner des autorités, c’est le syndicat de la presse professionnelle de Guinée a repris le présidium pour rendre publique sa déclaration. Le SPPG regrette la chute spectaculaire de la Guinée dans le classement de reporter sans frontières et invite les journalistes, les autorités et les patrons de médias à agir pour protéger l’image du pays en respectant les lois et les conventions.