Leguideinfo.net : L’enlèvement et les allégations de torture de Me Mohamed Traoré a provoqué une colère retentissante au sein du Barreau de Guinée. À l’issue d’une assemblée générale tenue ce lundi, l’Ordre des avocats a annoncé une série de mesures de protestation, la première étant une injonction immédiate à tous les avocats de se retirer des institutions de la transition.
Retrait imminent du CNT et autres institutions
En première ligne de cette action forte, l’Ordre intime à Me Abdoulaye Sylla, qui a remplacé Me Mohamed Traoré au Conseil National de la Transition (CNT), de se retirer sans délai. Cette décision marque une rupture claire et une défiance ouverte envers le pouvoir en place, perçue comme un signe d’indignation face à ce que le Barreau considère comme une atteinte inacceptable à l’un de ses membres.

D’autres actions de protestation annoncées
Au-delà de ce retrait symbolique et direct des institutions, le Barreau de Guinée a annoncé que d’autres actions de protestation seront mises en œuvre. La nature précise de ces initiatives reste à détailler, mais elles s’inscrivent dans une démarche de mobilisation visant à obtenir justice pour Me Mohamed Traoré et à dénoncer les circonstances de son enlèvement et des violences qu’il aurait subies.
« Bien, réunis en assemblée générale extraordinaire, les avocats du Barreau de Guinée ont adopté les mesures suivantes en réaction aux atteintes graves portées à leur profession. 1. Boycott de deux semaines de toutes les audiences judiciaires et convocation de police judiciaire sous peine de sanctions disciplinaires. Le dépôt des recours reste toutefois autorisé. La convocation d’une nouvelle assemblée générale à l’issue du boycott de deux semaines pour réévaluer la situation et décider de la suite à donner. 3. Le retrait immédiat de tous les avocats représentant la profession dans les institutions et commissions de la transition, notamment celui du CNT. Et rencontrer le ministre de la justice afin de protester contre l’enlèvement illégal et cruel qu’a subi notre bâtonnier Mohamed Traoré et exiger que des poursuites soient exercées à l’encontre des auteurs », explique le porte Me Malick Diakité porte-parole du barreau de Guinée.
Cette position ferme du Barreau de Guinée témoigne de la gravité de la situation et de la détermination de la profession à défendre l’intégrité de ses membres et l’état de droit dans le pays.
« Évidemment, nous comptons porter plainte contre les auteurs et une commission sera mise sur pied à l’effet de suivre cette plainte et pour un aboutissement que nous espérons heureux. Pour le boycott, c’est à partir de demain. Pour la rencontre avec le ministre, c’est tout à l’heure.»
Les avocats regrettent que le garde des sceaux ait ‘’refusé’’ de les recevoir.
Affaire à suivre !