Leguideinfo.net : Le principal parti d’opposition en Guinée, l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), traverse une période de grandes turbulences internes. Alors que son leader, Cellou Dalein Diallo, est en exil, le bureau national peine à organiser un congrès, et deux courants majeurs, celui de Cellou Dalein et celui d’Ousmane Gaoual, s’affrontent sans pitié.
Dans ce contexte tendu, Joahim Baba Millimouno, ancien coordinateur de la cellule de communication de l’UFDG et membre du Bureau Exécutif, multiplie les prises de parole. Il s’adresse directement aux militants, les exhortant à une mobilisation pour la vérité, la réforme et la survie de leur idéal collectif, se positionnant clairement aux côtés du courant favorable à Ousmane Gaoual.
Le silence, une trahison ? Un appel à la cohérence
Dans son adresse, Joahim Millimouno dénonce des « silences qui deviennent mensonges » et des « exclusions qui révèlent un malaise ». Citant la Bible, il affirme que le silence peut être une lâcheté et une trahison, et qu’il a choisi de parler « non par ressentiment, mais par fidélité » au combat de l’UFDG et au peuple guinéen.
Il révèle que depuis le 4 avril 2025, suite à un mémorandum co-signé par des secrétaires fédéraux de Haute Guinée et de Guinée Forestière, le dialogue a été rompu. Ce document, qualifié à tort de « subversif », a conduit à sa révocation de la tête de la cellule de communication, sans procédure ni contradiction. Il exprime son regret de constater qu’aucun responsable du parti ne l’a contacté pour tenter de comprendre la situation.
Malgré cela, Joahim Millimouno affirme demeurer membre de l’UFDG, refusant de livrer ce parti aux mains du renoncement et de la peur. Il croit en un « sursaut » qui ne peut venir que d’un « réveil, un courage, une réforme profonde ».
Remise en question de la direction de Cellou Dalein Diallo
Joahim Millimouno revient sur l’héritage de Bah Mamadou, qui avait confié la présidence de l’UFDG à Cellou Dalein Diallo en 2007. Il estime que « dix-huit ans plus tard, après trois grandes échéances électorales, ce legs politique est trahi. » Il reproche à Cellou Dalein Diallo de s’accrocher à une présidence « verrouillée, imperméable à la contradiction », refusant de transmettre le flambeau à une nouvelle génération et reniant l’esprit de la décision de Bah Mamadou.
Il appelle à en finir avec la « déification d’un homme, aussi charismatique soit-il », insistant sur le fait que la démocratie s’épanouit dans l’émergence des idées et l’alternance des générations, et non dans le culte des personnes.
Irrégularités pré-congrès et appel à la transparence
À l’approche du congrès prévu pour le 6 juillet, Joahim Millimouno dénonce une accumulation d’irrégularités : « refus d’exécuter une décision judiciaire, composition opaque des organes préparatoires, verrouillage du débat, exclusions silencieuses. » Il souligne la contradiction entre la prétention de rassembler et la réalité d’une sélection, et le piétinement des textes fondateurs du parti au nom de la souveraineté.
Il lance un appel à la conscience des militants, des fédérations et des sections pour « exiger le respect scrupuleux de nos textes » et réclamer une organisation « équitable, transparente et inclusive de ce congrès ». Pour lui, la légitimité de l’UFDG à défendre la démocratie au niveau national dépend de sa capacité à la pratiquer en interne.
Il dénonce également les exclusions arbitraires et les sanctions contraires aux textes du parti, notamment celles visant des camarades ayant dialogué avec les autorités nationales. Il pose la question fondamentale : « Comment dénoncer l’injustice si nous l’exerçons nous-mêmes en interne ? Comment exiger de l’État ce que nous ne savons pas garantir dans notre propre maison ? »
Joahim Millimouno fait un parallèle avec l’empêchement récent de Cellou Dalein Diallo de se faire recenser à Abidjan le 25 juin, soulignant l’incohérence de dénoncer des exclusions externes tout en en pratiquant en interne. Il insiste sur le fait que « la cohérence n’est pas un luxe, c’est la condition même de notre crédibilité. »
Réconciliation, dignité et avenir du parti
L’ancien coordinateur de la communication aborde également l’épisode de la « sextape », le qualifiant de « blessure morale » et appelant à en tirer les leçons, estimant que « se retirer est un acte de dignité, un choix de sagesse » dans certains moments.
Il assume son engagement aux côtés du CNRD (Comité National du Rassemblement pour le Développement) pour soutenir les efforts de développement, le présentant comme un « devoir citoyen » et non un reniement de l’opposition.
En conclusion, Joahim Baba Millimouno exhorte les membres de l’UFDG à « sortir de la logique de haine, de confusion et de confrontation stérile » pour « servir le peuple ». Il appelle à « réconcilier la parole avec l’acte, la fidélité aux idéaux avec le courage de les réinventer ».
Il termine son message par une déclaration forte : « LA PATRIE AVANT LE PARTI », soulignant que l’heure est grave mais peut devenir une chance pour l’UFDG de se réinventer, d’écouter, et de bâtir un parti à la hauteur de la Guinée souhaitée.
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