Leguideinfo.net : Terre des hommes à travers ses points focaux dans la commune urbaine de Kagbelen a tenu lundi 30 juin 2025 sa deuxième campagne de sensibilisation mensuelle à l’Institut Professionnel du Peuple (IPP), sis à Kagbelen Plateau. Une rencontre axée sur la sensibilisation contre les violences basées sur le genre en faveur de jeunes écoliers. C’est une activité qui s’inscrit dans le cadre du projet triennal intitulé ReDIR-VBG, la réponse intégrée en faveur des survivantes et survivants de violences basées sur le genre, financée par l’Union Européenne et exécutée sur le terrain par Terre des Hommes, SABOU GUINÉE et SAGUIPED dans le but de freiner ce fléau au sein des sociétés.
Au menu des échanges, deux problématiques préoccupantes que le projet tente de résoudre aux côtés des structures étatiques : le viol et les mutilations génitales féminines (MGF). Les participants ont à tour de rôle pris la parole pour évoquer leurs appréhensions des deux thématiques et poser des questions aux initiateurs en face. Une méthode qui s’est révélée cohérente et efficace car elle a permis aux récipiendaires de sortir de la rencontre avec de nouvelles connaissances.
« Grâce à cette rencontre j’ai appris beaucoup de choses notamment des comportements à adopter pour diminuer considérablement ces fléaux qui ont fait l’objet de notre débat. Sur le viol par exemple j’ai appris comment réagir face aux agresseurs, que faire en cas d’agression … Sur l’excision j’ai appris embles informations sur les inconvénients de la pratique sur les femmes. Cette rencontre a surtout changé et elle va changer beaucoup de choses chez moi parce que je regrette déjà pourquoi j’ai moi-même subi cette pratique. Ces échanges m’ont surtout permis de prendre une décision c’est-à-dire avant aujourd’hui je comptais faire exciser mes filles mais grâce à tout ce que j’ai appris ici je ne le ferai plus », a réagit Mariam Camara, participante et élève de la 12ème année.
Comme elle, d’autres participants se sont également réjouit des connaissances acquises à l’issue de cette sensibilisation.
« Je salue vraiment cette initiative. Ces genres de sensibilisation permettent de mettre fin à l’ignorance des citoyens. Vous savez il y a beaucoup de personnes qui sont dans ces pratiques mais qui ne savent pas forcément quelles peuvent être leur portée. Cette rencontre m’a permis d’en savoir plus sur les causes et les conséquences de ces fléaux que sont le viol et les mutilations génitales féminines et plus globalement les violences basées sur le genre », s’est délecter à son tour Mamadou Saliou Diallo.
« Je suis très satisfaite d’avoir participé à cette rencontre. Grâce au débat que nous avons mené j’ai mieux cerné la notion des VBG car avant j’étais convaincue que lorsqu’on parle de ce fléau, seules les filles et les femmes en étaient victimes. J’ai donc appris aujourd’hui que bien que ce n’est pas récurrent, les hommes aussi sont bel et bien victimes de ces pratiques dégradantes. Le choix de ces deux thématiques n’est un fruit du hasard», nous a laissé entendre Aissata Diallo, membre du Club des Jeunes Filles Leaders de Guinée et superviseure point focal dans la commune urbaine de Kagbelen dans le cadre du projet ReDIR-VBG.
« Nous avons choisi ces deux thématiques spécifiques par ce qu’elles sont récurrentes dans notre société. Vous comprendrez donc que c’est pour emmener la communauté à comprendre généralement ce que sont les violences basées sur le genre et dans quelles circonstances en parle-t-on », a-t-elle précisé.
Ces actions de l’ONG Terre des Hommes visent à éduquer les jeunes sur les droits humains, à favoriser l’expression de leurs opinions et à les encourager à identifier et à dénoncer les VBG.
« Je pense que nous avons réussi à atteindre ce but avec ces participants. Nous nous sommes rendus compte au fil du débat qu’ils sont stimulés, ils ont réfléchi, discuté ensemble des sujets et ils ont même posé des questions auxquelles nous avons répondu avec eux. Et mieux ce qui est plus important, ils ont proposé des solutions et se sont engagés à partager cette expérience dans leur entourage » s’est félicitée Fatoumata Binta Baldé également point focal de ReDIR-VBG dans la commune urbaine de Kagbelen.
« Nous nous retrouverons encore ici à l’Institut Professionnel du Peuple (IPP) avec qui nous sommes en partenariat informel, en fin juillet toujours en compagnie des citoyens de cette zone du grand Conakry avec en toile de fond des réflexions sur des thématiques comme les mariages précoces, la traite des enfants etc », a conclu Mamoudou Boulléré Diallo, aussi point focal dans le cadre du projet ReDIR-VBG dans cette périphérie de la capitale guinéenne.