Leguideinfo.net : Le déroulement du quatrième Recensement Général de la Population et de l’Habitation (RGPH4) s’annonce difficile dans la commune de Kagbelen. Des agents recenseurs signalent de graves lacunes logistiques et financières, menaçant la bonne conduite de cette opération cruciale pour le pays. Cette opération qui démarre ce mardi matin s’annonce donc incertaine pour cette nouvelle commune du grand Conakry.

Manque d’identification et problèmes techniques
Les agents recenseurs de Kagbelen dénoncent un manque criant de matériel d’identification. « Nous n’avons pas de gilets, pas de badges, ni ordres de missions», confie un agent. Cette absence de signes distinctifs pose un problème majeur sur le terrain. Un agent raconte avoir été refusé par des chefs de famille soucieux de vérifier l’identité de ceux qui se présentent à leur porte.
En outre, des soucis techniques entravent leur travail : «Nous n’avons pas de connexion, nous avons reçu les tablettes mais pas les puces comme indiqué dans nos contrats», indique une autre source. Ces dysfonctionnements techniques limitent clairement leur capacité à collecter les données efficacement.

Retards de paiement et démotivation des agents
La situation financière des agents est également une source de grande frustration. Une source proche du dossier révèle des coupes de 530 000 GNF sur les montants dus lors de la formation. Après plusieurs réclamations, une promesse de paiement partiel de 350 000 GNF a été faite pour demain mardi, laissant un solde de 180 000 GNF en suspens.
« Je crains fort qu’ils ne démotivent les agents malgré leur engagement à mener cette activité historique pour le pays », s’inquiète la source, remettant en question la sincérité de la démarche.
La colère des agents de Kagbelen est d’autant plus vive qu’ils observent leurs collègues d’autres communes ou villes être déjà équipés de kits complets.
Le non-paiement intégral et le manque de justificatifs sont particulièrement préoccupants pour les agents travaillant dans des « zones à haut risque, notamment ceux recensent ‘’les sans-abris’’, où la légitimité de leur présence est primordiale.
Pour rappel, chaque agent recenseur est censé couvrir un minimum de « 2 000 ménages », au cours de l’opération, un objectif qui semble compromis au vu des difficultés rencontrées à Kagbelen.