Leguideinfo.net : Entre rafales de plus de 215 km/h, inondations massives et glissements de terrain, la nuit du 25 au 26 octobre a été cauchemardesque pour les habitants du Sud et de la Grand’Anse. Alors que la ville des Cayes se retrouve coupée du reste du pays, un élan de solidarité s’organise pour faire face aux dégâts de l’ouragan de catégorie 4.
- Le Sud sous alerte rouge extrême
La nuit du 25 au 26 octobre 2025 restera gravée dans la mémoire des habitants du Sud d’Haïti. Devenu un puissant ouragan de catégorie 4, Mélissa a plongé toute la péninsule sud dans la peur et l’incertitude. Les départements du Sud et de la Grand’Anse ont été placés en alerte rouge extrême par la Direction Générale de la Protection Civile (DGPC), alors que des vents dépassant les 215 km/h et des pluies diluviennes s’abattaient sans relâche sur la région.
Selon le Centre National des Ouragans (NHC), l’œil du cyclone se trouvait à environ 180 km au sud-ouest des côtes haïtiennes, se déplaçant lentement vers le nord-est. Sa trajectoire plaçait directement la ville des Cayes dans la zone d’influence la plus active, celle où les pluies et les rafales atteignent des niveaux rarement observés depuis l’ouragan Matthew en 2016.

- Les Cayes : entre frayeur et résilience
Dès la soirée du samedi, le ciel s’est assombri sur la ville.
Les vents ont commencé à souffler violemment, arrachant les tôles des maisons précaires. Dans certains quartiers bas comme Pont-Salomon, Bergeaud et La Savanne, l’eau a rapidement envahi les rues. Des habitants ont quitté leurs maisons pour trouver refuge dans des écoles et des églises, transformées en abris temporaires.
Les rivières La Ravine du Sud et l’Île à Vache ont débordé, coupant l’accès à plusieurs routes menant à Camp-Perrin et Torbeck. Les communications sont devenues difficiles et les vols à destination de Les Cayes ont été suspendus, isolant davantage la région.
- Une ville fragilisée par sa géographie
Située sur une plaine côtière basse, coincée entre la mer et les montagnes, Les Cayes combine beauté et vulnérabilité. Chaque tempête majeure transforme ses rivières en torrents de boue et ses routes en pièges mortels. Les spécialistes locaux rappellent que la déforestation et le manque d’infrastructures d’évacuation des eaux aggravent les inondations récurrentes.
Les quartiers Bergeaud, Chantal et Maniche figurent parmi les zones les plus touchées. Des poteaux électriques ont été renversés, des arbres déracinés, et plusieurs habitations ont perdu leur toiture.
- Les premiers bilans
Selon les premiers rapports de la DGPC relayés par HaitiLibre et ReliefWeb, plusieurs dizaines de maisons ont été endommagées ou détruites dans le département du Sud.
Des centaines de personnes auraient été déplacées vers des sites sécurisés.
Les précipitations ont déjà dépassé 250 mm en 24 heures, et pourraient atteindre 300 mm, augmentant le risque de glissements de terrain dans les zones montagneuses environnantes.
Les autorités locales signalent une perturbation du réseau téléphonique.
- Secours et actions locales
Face à la gravité de la situation, la mairie des Cayes, la Protection Civile et plusieurs organisations communautaires ont mobilisé leurs équipes pour identifier les zones critiques et aider les sinistrés.
Des abris d’urgence ont été ouverts dans des écoles et des bâtiments publics.
L’accès à certaines zones reste toutefois difficile à cause des routes coupées et des inondations persistantes.
Des organisations humanitaires nationales et internationales ont indiqué suivre la situation de près, mais aucune distribution massive de kits humanitaires n’a encore été officiellement confirmée dans la ville au moment de la rédaction de cet article.
- Un esprit de solidarité
Malgré la peur et les pertes, la population fait preuve d’une grande solidarité.
Des jeunes bénévoles, notamment du groupe Ecolo Jeune des Cayes, participent à des actions d’entraide dans plusieurs quartiers, tandis que des familles accueillent des voisins sinistrés.
Les églises et écoles locales jouent un rôle crucial dans l’hébergement d’urgence.
- Leçons et perspectives
Chaque ouragan révèle la fragilité structurelle du Sud d’Haïti : absence de plan d’urbanisation, déforestation, précarité des logements et infrastructures insuffisantes.
Pourtant, des pistes existent pour réduire la vulnérabilité de la ville :
Reboiser les collines environnantes ; Construire des abris permanents et résistants aux vents cycloniques ; Renforcer les systèmes d’alerte précoce au niveau communautaire ;
Former les habitants à la prévention et à la gestion des catastrophes. La reconstruction post-Mélissa devra s’inscrire dans une logique durable, avec une participation citoyenne forte et une vision environnementale.
L’ouragan Mélissa restera comme un nouveau rappel de la vulnérabilité du Sud haïtien. Mais dans la tourmente, Les Cayes a une fois de plus démontré son courage et sa capacité de résilience.
Si la reconstruction s’accompagne d’une réelle volonté politique et communautaire, la ville pourra se relever plus forte, plus consciente et mieux préparée aux défis climatiques de demain.
Conseils essentiels pour la population
« Éviter tout déplacement inutile. Ne pas traverser les rivières en crue. Éloigner les enfants des zones inondées. Stocker de l’eau potable et des vivres pour trois jours. Suivre les bulletins officiels de la DGPC et des radios locales !».
Clément II BENOÎT, Correspondant HAÏTI, pour leguideinfo.net


















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