Leguideinfo.net : À l’occasion du 1er mai fête du travail, notre rédaction à décidé de mettre la lumière sur le parcours professionnel d’un jeune reporter guinéen. Mamadou Lamine Barry, journaliste reporter d’images au site refletguinee.com est en ce moment le symbole du dynamisme dans le paysage médiatique guinéen. Le jeune démissionne de la télévision Évasion Guinée pour se consacrer à son site principalement ses canaux digitaux notamment Facebook et YouTube. Lamine s’impose comme une figure emblématique de RefletGuinée. Le média est sollicité partout en ce moment et nous vous livrons un pan de son parcours professionnel.
Comme la plupart des journalistes guinéens, après ses études supérieures, le jeune reporter s’est mis à chercher où effectuer le premier stage pratique. Une tâche ardue dans un monde dominé par le favoritisme.
Aujourd’hui, vous Lamine est une référence pour de nombreux jeunes et il a marqué les esprits avec l’émission ‘’Le Perroquet » sur Évasion Tv. Pourquoi avoir décidé de quitter cette émission pour se consacrer à son propre média ? Quelles raisons l’ont poussé à ce changement ?
« Généralement quand on se sépare de son épouse, vous devez garder tous les secrets. Vous devez être discret. Donc je n’ai pas envie de donner les détails qui m’ont poussé à quitter à Évasion TV. Je n’avais connu que Évasion TV moi. Puisqu’après mes études à l’ISIK de Kountia (Institut Supérieur de l’Information et de la Communication de Kountia), j’ai frappé à plusieurs portes pour être non pas salarié, mais stagiaire. Donc plusieurs médias Espace, Tatv, Nostalgie, Évasion… j’avais déposé mes papiers un peu partout. Voilà c’est Évasion qui a quand-même puisque mon oncle avait des relations c’est Évasion qui avait finalement accepté de me retenir comme stagiaire », explique le reporter Mamadou Lamine Barry.
Le parcours à Évasion, les difficultés rencontrées pour y entrer. Il souligne l’importance des relations pour intégrer certains médias, même pour un simple stage, il a fallu l’utilisation des relations, après il affronte le travail acharné dans des conditions difficiles, il sortait sous la pluie et arrivait, pire il été obligé parfois de faire l’auto-filmage avec son propre matériel de travail. Comprenez donc qu’il vient de loin. Les raisons de son départ se justifient pour volonté d’indépendance qui cache un sentiment de ne pas être reconnu.
« C’est un secret de polichinelles. Ici même pour faire le stage, il faut avoir les bras long. Je ne parle pas d’emploi, ça c’est un secret de polichinelle. Donc ce n’est pas pour charger quelqu’un. C’est juste le rappel des faits. C’est peut-être qu’il n’avait pas de place. Avec des relations avec beaucoup de pression, j’ai été retenu à Évasion. J’ai fait une semaine de stage. Après voilà j’ai été finalement retenu par le patron après mon passage dans l’émission ‘’Le perroquet’’ parce que je venais assister celui qui a allumé l’émission Bandjou Camara. Voilà le patron a suivi donc je suis resté pendant plus de 5 ans en tant que reporter, présentateur journal parlé et puis animateur des missions notamment ‘’Le Perroquet’’ mais aussi ‘’Rien n’a caché’’, parce que c’est nous N’faly et moi qui avons donné naissance à l’émission ‘’ Rien à cacher’’après les événements du 5 septembre 2021. Je pense que le premier numéro c’était le 6 septembre 2021 », nous raconte l’ancien animateur.
Même s’il ne veut pas parler des conditions de travail difficiles, Lamine nous rassure que ça été une décision personnelle de quitter et non un licenciement. Connu pour son assiduité et son caractère prolifique, le jeune reporter savait qu’un patron allait avoir du mal à se séparer d’un tel journaliste. À côté de l’animation, Lamine faisait tout un tas de choses pour son ancien média.
« J »ai décidé de voler de mes propres ailes. Vous savez, parfois faut risquer, celui qui ne risque rien de gagner rien. J’ai décidé de partir. On ne peut pas me licencier moi, puisque j’étais un travailleur exemplaire. N’oubliez pas que sans modestie, j’ai animé ‘’Le perroquet’’ pendant plus de 3 ans. Je n’ai jamais chômé, même sous la pluie avec le manteau de 2 000, manteau de 5 000 GNF avec parfois donc tous les habits mouillés et quand je viens au studio, c’est moi-même qui me filme. Les cadreurs ne pouvaient pas sortir sous la forte pluie, mais moi quand même je prenais ma moto, j’avais heureusement ma propre caméra. Je me filmais. Le matin je viens de 8h à 9h, j’avais une émission ‘’Le perroquet’’. Après là, je sors parfois deux ou trois reportages. Après ça de 16h à 17h30, une émission ‘’Rien n’a caché’’ où j’avais toute ma place. Vous voyez comment on peut renvoyer un tel employé ? », s’interroge le JRI.
La genèse et l’évolution du célèbre média RefletGuinée
« C’est des amis qui ont étudié ensemble à ISIK (Institut Supérueur de l’Information et de la Communication de Kountia) et qui se sont retrouvés dans différents médias de la place, ont décidé donc parallèlement aux activités dans ces différents médias de mettre en place une structure. Ils se sont donné des idées pour mettre en place un site d’informations, le www.refletguinee.com. Nous étions cinq ou six amis. Voilà on a travaillé pendant plusieurs années. On a aussi commencé avec une page refletGuinée et on voulait monétiser avec Facebook mais ça n’allait pas. Il n’ y a pas de marché, ce n’était pas rentable », se souvient Lamine.
Avec la période de galère et bien d’autres circonstances, certains associés ont cessé de produire. Aujourd’hui, c’est un duo composé de Mamadou Bhoye Bah et Mamadou Lamine Barry qui alimentent régulièrement le média en Guinée. Ils sont assistés de deux correspondants, un à Paris et un autre aux États-Unis. par ailleurs, Lamine rassure aussi qu’il n’y a pas eu de problème entre les amis qui sont à la base de la création du média.
« Ils ont décidé de ne plus venir. Quand vous commencez un projet et que vous ne produisez plus… moi je ne dis pas que quelqu’un ne fait pas partie de ça …» souligne-t-il.
La principale question que beaucoup d’internautes se posent : comment fait-t-il pour être présent sur autant d’événements ?
« Je ne suis pas partout, je vous avoue. J’aurais voulu être partout. Si j’avais la possibilité d’être partout je serais partout. Donc je ne peux pas être partout au moment », relate notre confrère qui prend l’exemple sur sa journée de mercredi. Il a été sollicité pour couvrir cinq activités et il devait aussi animer une émission à partir 20h sur West Africa Tv.
Sa présence est vite remarquée mais il veut plus.
« Aujourd’hui j’étais à une activité à Taouyah, il y a des gens qui m’ont appelé pour me dire que ça ne va pas à Hamdallaye. Je suis allé à Hamballaye. Je suis revenu à Taouyah au même moment, là c’est plus de 10 appels que je reçois presque au même moment pour dire que ça ne va pas à Sonfonia. Je me suis déplacé pour aller là-bas et je suis revenu les gens m’ont appelé aussi pour dire Monsieur Barry ici à Kirotti, ça ne va pas. C’était une manifestation contre le délestage. Je ne pouvais pas y aller parce qu’il était presque l’heure pour l’émission, puisque j’ai des obligations aussi avec West Africa et puis le premier devait faire son discours. Voilà ça j’ai perdu. Je ne suis pas partout et au même moment. J’aurais voulu vraiment couvrir ça mais je n’ai pas pu », explique Mamadou Lamine Barry.
Jaloux de son indépendance, Lamine et son équipe travaillent à maintenir rythme qu’à Refleguinee sur le paysage médiatique guinéen. Il reste marqué par les messages de soutien sous ses publications mais il tient compte aussi aux critiques formulées à son égard.
« Vous ne pouvez pas interdire à quelqu’un d’être impressionné par votre travail. Mais moi personnellement je ne fais pas ce travail pour impressionner quelqu’un. Pour ceux qui m’ont connu à Évasion, savent que sans fausse modestie, moi j’aime ce que je fais. J’ai bravé les intempéries pour venir faire des émissions malgré les conditions précaires de travail. Mais on venait quand même sous la forte pluie avec la moto», rappelle Mamadou Lamine Barry, qui insiste sur le fait que la reconnaissance dont il bénéficie est un motif de fierté pour lui. Il respect que font les autres et promet d’être présent tant qu’il le pourra pour relayer les informations.
Entretien réalisé par Mamoudou Boulléré Diallo
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