Leguideinfo.net :Les militaires promettent le retour aux civils et au finish, ils gardent le pouvoir. Prendre le pouvoir par les armes est proscrit. Pour se légitimer et pouvoir légiférer au nom des institutions de la République, les militaires putschistes se précipitent pour annoncer un discours solennel dans lequel on peut aisément entendre « Nous allons rendre le pouvoir aux civils ».
Cette assertion qui est plus facile à dire qu’à faire » va être l’objet pour lequel une répression de muscle sera dressée contre toute personne se mettant au travers de leur gouvernance. Car sait-on, qu’il est plus facile pour un militaire de devenir civil plutôt qu’à un civil de devenir militaire. En Afrique, comment les militaires quittent l’uniforme pour devenir « des civils au pouvoir » ?
Le piège des transitions militaires « éclair !»
Des exemples, il n’y a en presque dans toutes les régions d’Afrique. L’épidémie est quasi-présente dans le vieux continent. En Afrique, les coups d’État suivent souvent un scénario bien rodé : les putschistes renversent un régime, promettent « un retour rapide aux civils », puis s’accrochent au pouvoir sous divers prétextes. Une stratégie dénoncée par des experts comme une « ruse » pour légitimer des régimes autoritaires. Prendre le pouvoir par les armes est interdit, alors ils jouent la carte de la fausse transition.
Dès leur prise de contrôle, les militaires annoncent solennellement leur intention de « rendre le pouvoir aux civils ». Mais cette promesse, souvent répétée dans des discours télévisés, sert surtout à gagner du temps et à museler l’opposition. « C’est plus facile de dire que de faire. En réalité, ils verrouillent les institutions et répriment toute contestation », explique un ancien diplomate malien. Les juntes utilisent alors des lois d’exception, des réformes constitutionnelles ou des menaces sécuritaires (terrorisme, instabilité) pour justifier leur maintien.
L’uniforme en costume civil : La mue stratégique
Pour durer, certains dirigeants militaires troquent leur treillis contre un costume civil, organisant des élections « contrôlées » où ils se présentent comme candidats. « Un général devient président « civil » après une parodie de scrutin. C’est une mascarade qui se répand comme une épidémie », dénonce un militant burkinabè. Au Mali, au Burkina Faso ou en Guinée, les juntes ont prolongé leurs transitions initialement courtes, arguant de la nécessité de « sécuriser le processus ». Au Tchad, Mahamat Idriss Déby, fils de l’ancien président, a transformé une transition de 18 mois en candidature officielle après avoir réprimé des manifestations.
Les régimes militaires africains instrumentalisent la lutte antiterroriste ou les « menaces extérieures » pour justifier leur mainmise. Toute opposition est étiquetée comme « déstabilisatrice ». Au Soudan, le général Al-Burhan, au pouvoir depuis 2021, a repoussé plusieurs fois les élections, tout en réprimant les manifestations pro-démocratie. « Ils criminalisent la critique, arrêtent les journalistes et verrouillent l’espace médiatique. Leur vrai but est de rester indéfiniment », accuse un rapport d’Amnesty International.
Des exemples qui se multiplient
· Mali : La junte au pouvoir depuis 2020 a repoussé les élections à 2026, malgré les pressions internationales.
· Guinée : Le colonel Doumbouya, arrivé par les armes en 2021, a promis des élections en 2025… tout en consolidant son contrôle sur l’appareil d’État. -Burkina Faso : Le capitaine Traoré, porté par un coup d’État en 2022, a évoqué un « processus de 5 ans» pour « reconstruire le pays », sans calendrier clair.
· Soudan : Plus de 1 300 civils tués depuis 2021 dans des manifestations réprimées par l’armée.
· Gabon : Le général Brice Clotaire Oligui Nguema est candidat civil à sa propre succession.
· Tchad : Le général Mahamat Déby a été élu pour mettre fin à sa propre transition.
Les populations, initialement soulagées après le départ de régimes corrompus, deviennent sceptiques. « On nous avait promis des élections, mais on a juste changé de dictateurs », lance un jeune activiste ivoirien. La communauté internationale, souvent divisée, peine à imposer des sanctions efficaces. « Certains pays ferment les yeux pour des raisons sécuritaires ou économiques », déplore un analyste politique.
Derrière le discours de « transition démocratique » se cache une réalité brutale : les militaires africains savent que l’uniforme effraie, alors ils endossent l’habit du civil… sans lâcher le fusil. Pour éviter un enracinement de ces régimes hybrides, la pression citoyenne et internationale reste cruciale. « Sans mobilisation, ces transitions ne seront que des parenthèses illusoires », prévient un leader de la société civile congolaise.
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