(ReDIR-VBG) : les points focaux du projet bouclent les sensibilisations pour le mois de mai

Leguideinfo.net : le projet de Renforcement de la Réponse Intégrée en Faveur des Survivantes de Violences Basées sur le Genre (RedIR-VBG), les points focaux et superviseurs des points focaux sont actifs dans les régions de Conakry, Kindia et Labé. Le message porté par les agents sensibilisateurs est clair : « Tu souffres de violence ? Je peux t’aider », ainsi ils écoutent les populations, recueillent leurs préoccupations sur le sujet et apportent de l’aide nécessaire. Le projet de trois ans (3 ans) est financé à hauteur d’un million cinq mille euros (1 500 000 £) par l’Union Européenne et exécuté sur le terrain par l’ONG Terre des Hommes en consortium avec Sabou Guinée et SAGUIPED. Nous vous proposons quelques témoignages de jeunes sur le mariage précoce en Guinée.

À Labé, Kindia et ici à Conakry, les points focaux descendent sur le terrain pour sensibiliser les communautés sur l’un des thèmes liés aux violences basées sur le genre notamment le mariage précoce, la traite humaine, les violences conjugales, l’excision entres autres.

Grâce à ces campagnes de sensibilisation, les jeunes s’approprient ces thématiques et portent le message auprès des parents. Mariama Camara redoute le divorce, la jeune de 19 ans pense que c’est un acte qui salit la réputation d’une famille.

« Je n’encourage pas le mariage précoce. Une fille de 13 ou 14 ans ne peut pas tenir un foyer, c’est même dangereux. Je ne vais pas donner ma fille en mariage avant l’âge. Si elle souffre, je serai obligé de lui dire de divorcer. Je n’aime pas le divorce. Votre famille devient sujet de moquerie dans le quartier. Moi quand je me marie je ne vais pas divorcer », s’exprime la jeune fille au milieu de ses amies.

Marie Ivest Honomou, décrit le mariage précoce comme étant une situation assimilable à un crime. Elle dénonce par la même occasion le comportement de certaines filles qui se lancent dans la dépravation en poussant les parents à les donner en mariage.

« Le mariage précoce a peu d’avantages et beaucoup d’inconvénients. Il y a des parents qui donnent leurs filles en mariage à cause de la pauvreté. Et d’autres à cause du comportement de leurs filles. Le mariage précoce empêche la fille de se développer, elle ne peut pas gérer un foyer et elle va vivre dans un stress constant. La fille même peut perdre la vie pendant l’accouchement. Je demande aux parents d’attendre que leurs filles aient l’âge de la maturité et aux filles de se ressaisir afin de se préserver », conseille-t-elle.

Amadou Tidiane Diallo pense que donner une fille de moins de 18 ans en mariage à un vieillard, c’est de planifier l’arrivée des orphelins. « Les parents devraient savoir qu’on ne donne pas une fille de moins de 18 ans à un vieillard de 70 ans, ça aura beaucoup d’inconvénients », souligne le jeune. Il dit que cette situation aboutit toujours au mal. Soit, elle perd la vie en donnant naissance, soit elle perd le bébé, au meilleurs de cas c’est le vieux qui décède et laisse une petite veuve. « Ça trouvera sa vie détruite. C’est pour cela que je vais demander aux parents d’arrêter de donner les filles qui n’ont pas l’âge de 18 ans en mariage », plaide-t-il.

Mamadou Oury Diallo va plus loin, il interroge la société, la loi et la religion et déplore que le mariage précoce soit souvent à la base de l’abandon scolaire chez nombreuses jeunes filles en Guinée. « Les parents qui donnent leurs filles en mariage avant l’âge, un ils ne connaissent pas les conséquences, deux ils sont quelque part pauvres intellectuellement et économiquement, trois la fille ne suit pas les règles édictées par les parents », détaille l’élève de la 12^ème année.

Il donne l’exemple d’une fille qui a perdu les études à cause du mariage précoce. Pour lui, c’est un acte qui détruit les jeunes filles. « Il ne suffit pas de se marier. Il faut connaître le goût du mariage. Il faut venir à l’aide aux parents, il faut les soutenir financièrement, rendre l’éducation obligatoire. Il faut que chaque fille parte à l’école. Et surtout faire la répression si c’est nécessaire contre ceux qui donnent les enfants en mariage avant l’âge », recommande Mamadou Oury Diallo.

Mamoudou Boulléré Diallo

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